Trinidad est peut être la ville la plus touristique de cuba, pléthore de restaurant offrant une ambiance romantique terrasse et orchestre typique, abondance de casas particulares bien agencées et ou rien ne manque. Ici tout est beau, des rues propres et pavées polies par 500 ans d'allées et venues, du pionnier espagnol au groupe de visiteurs asiatiques. Couleurs vives des bâtiments et ambiance calme l'après midi imposée par une chaleur bien épuisante. On retrouve aussi ici, bien plus qu'ailleurs satisfaction touristique oblige, les clichés de l'ambiance festive cubaine, bar a salsa et musique de rue animent les artères les plus passantes de ce petit centre historique. Il y a aussi la ville récente cubaine, qui est en tout point réellement moins intéressante que les autres villes de vie que j’ai visité ici.

Trinidad se révèle une bonne surprise bien qu'étant une étape majeure sur l'autoroute touristique de cuba. Il y reste facile de s'écarter un peu et de déambuler dans des rues peu fréquentées où l'on se retrouve a enjamber les chiens endormis sur les trottoirs partagés avec quelques poules, des cafétérias a l'eau douteuse, les fumeurs de cigares dans leur rockinchair et les enfants jouant au ballon pieds nus avec insouciance.

Et au milieu de ce bouillon d authenticité, une rencontre. J'oublie toujours comment les choses se passent. Comme une formule magique, une incantation compliquée, insaisissable, ou juste le hasard ?

Néanmoins, sans avoir le souvenir du prélude, je rencontre carlos dans une de ces rues à l'écart de l'intérêt du visiteur. C'est un constructeur de charrette, il me montre d'ailleurs, plutôt fier de lui, un exemplaire dans la rue. En plus d'être bien construit, le modèle est décoré de formes géométriques légèrement hypnotiques appuyées de couleurs vives, une représentation du cubanisme ? Tirée par des chevaux, c'est un moyen de transport assez économique sur des courtes distances.

Il me raconte qu'il vit non loin d'ici dans le petit village de la pedrera. Que son atelier est là bas et qu'il a aussi un troupeau de vache. Il s'enquiert aussi de savoir qui je suis, d'où je viens, mon avis sur Cuba et si tout se passe bien. Une conversation sur ce trottoir très agréable avec cet homme honnête et très ouvert qui pourra se continuer chez lui après qu'il m'ait indiqué le chemin et invité pour le lendemain.

Je prends la route équipé d'une bouteille de rhum et d'un paquet de chips vers ce village qui n'a l'habitude d'accueillir les touristes que furtivement derrière les vitres de l'autocar qui les conduit à trinidad.

Sa maison ressemble de près ou de loin, de dedans ou de dehors à ce que j ai déjà vu ici. Le salon avec canapé et rockinchair et les loisirs d intérieur, petite tv et dvd, chaîne hifi avec bachata et merengue et une horloge qui ne fonctionne pas. Le tout issu du marché noir rapporté en gros ballots par le tapis roulant de l'aéroport, toujours en vie, à chaque retour d'un cubain de l'étranger.

Une maison propre, aérée et bien rangée. Sans être grande, elle est spacieuse et offre même une chambre d'ami. Seule la salle de bain mérite rénovation et me rappelle les conditions de vie en république dominicaine. Cuba est bien plus moderne sur ce point.

Je me retrouve dans une petite réunion de famille. Sa nièce, leisliet, est de visite. Elle est ravissante et très souriante. Et j'apprécie qu'elle participe à mon accueil ici. La famille de carlos est très détendue et par sa simplicité fait l'essentiel pour que je me sente accueilli comme un ami.

Sans avoir besoin de parler de la bouteille de rhum qui s'est bien laissée boire, le paquet de chips apporté, rien d extraordinaire pour moi, attire la curiosité. Car j'ai l honneur de leur faire découvrir cet absolu culinaire, ce piège à fringale, la guerre de la dernière... C'est aussi une réalité cubaine, le superflu reste inaccessible.

Je passerai ici une longue après midi, avec à chaque extrémité un repas. Famille et invite, moi, obligent les petits plats sont mis dans les grands, la viande de bœuf étant au menu. Le tout ponctué par une dégustation de coco, la rentrée des vaches, visite du voisinage et tout ce que j'essaye de donner de mon côté, moi qui ne suis que l'éternel invité.