Me plaisant à el paraiso, j'y reste et occupe mes journées par de petites balades aux alentours. Une excursion que j'ai beaucoup apprécié, sans l'avoir prévue, est la visite de la mine de larimar, une perte bleue semi précieuse.

Cette visite semble généralement être organisée par des agences touristiques mais je souhaite tenter ma chance en gérant le tout. Bien entendu pour en tirer une économie, mais surtout le bénéfice d'être en contact plus direct avec les mineurs. Et la petite touche d'imprévu qui s'ajoute toujours.

Je pars donc le matin avec la seule information que la mine de se trouve entre le village de bahoruco et de Barahona.

Première étape, la guagua m'emmène facilement au pied du chemin qui mène à la mine. Sur place, il n'y a pas grand chose. Quelques maisons, un comedor de campagne, une épicerie et une station d'essence artisanale. Elle est constituée de quelques bidons et bouteilles destinés à remplir les réservoirs des motos du coin. J'expose la raison de ma présence à un homme interrompant ainsi sa placidité. Il réagit promptement en helant un autre juché sur une 125dt. Il travaille à la mine et se surnomme gringo. Je suppose par sa peau plus blanche que la moyenne. Nous nous mettons d'accord sur le prix du trajet.

La moto enfourchée, nous arpentons une piste difficile et je comprends maintenant que déjà j'ai fait ici trop de moto sans casque sur des engins aux freins trop peu efficaces. La demi heure de trajet écoulée j'anticipe déjà le retour et ses virages avec trop peu de visibilité pour éviter quoi que ce soit ou ses ornieres glissantes. Arrivé à la mine, l'ambiance est authentique, le camp des mineurs et son quotidien s'offrent a moi sans fioritures ni impostures. Tant, que je doute qu'il y est beaucoup de visite touristique ici. Seul un vendeur de souvenir me rappelle a cette éventualité, mais son échoppe d un metre carre de tissu tendu a même le sol sur laquelle est disposé un amas de pierre peu flatteur me conforte dans mon opinion.

Le camp a tout le nécessaire pour vivre, avec rusticité, proche de la mine. La cantine, de l'épicerie au magasin de vêtement, l'église et le cimetière.

La structure de l'exploitation m'impressionne. Il s'agit d'une coopérative de 300 mineurs et chaque tunnel est propriété de 4 à 10 mineurs. Une gestion de l'administratif est assurée par une équipe elue par les mineurs. Ils décident entre eux où creer les nouveaux tunnels afin que la mine puisse continuer a se développer dans l'intérêt de tous. La coopération est forte en cas de coup dur. Je suis ému de sentir cette fraternité exacerbée par la dureté du travail.

J'ai du mal à quitter ce lieu, comme chaque fois où je me retrouve dans un lieu isolé du monde où les problématiques sont simples et pourtant dans lesquelles on trouve le plus de sens, mais si gringo est mon guide c'est qu'il est de congé et ce qui est pour moi un jour de découverte est pour lui un quotidien bien connu.